Un enfant de la balle
Livre
Par John Irving
au XXe siècle
Farrokh Daruwalla, un orthopédiste canadien d’origine indienne, se rend à Bombay afin de visiter son fils adoptif et par la même occasion, consulter d’anciens patients. Mais ce voyage qu’il a entrepris de nombreuses fois va cette fois-ci s’avérer exceptionnel. Voilà le héros embarqué dans une enquête policière à la recherche d’un tueur qui menace son fils. En déroulant le fil de plusieurs intrigues, c’est l’occasion d’en apprendre plus sur la société indienne sur fond de meurtre en série à Bombay.
Type: Roman policier
Univers: Contemporain
Caractéristiques
Globales | |
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Date de parution | 1994 |
Format | Roman complet |
Titre original | A Son of the Circus |
Edition présentée |
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Présentation
L’histoire
Le lecteur fait la connaissance de l’orthopédiste Farrokh Daruwalla, 60 ans, habitant à Toronto au Canada alors qu’il s’apprête à voyager en Inde, son pays natal.
Farrokh rentre régulièrement en Inde afin de rendre visite à son fils adoptif, John D, un acteur de série populaire. Farrokh est l’auteur du scénario de la série policière à succès dans laquelle jour John.
A côté de ce hobby scénaristique, le docteur étudie et tente d’identifier le gène qui cause l'achondroplasie, résultant au nanisme. Il suit depuis des années un groupe de patient atteint de cette pathologie. Il s’agit des membres de la troupe du cirque du Nil Bleue avec lequel il a construit une relation amicale au fil des ans et chez qui ils logent lors de ses visites.
Mais cette fois-ci, rien ne se passe comme prévu lors de l’arrivée du héros. À la suite d’un meurtre non résolu, son fils se retrouve menacé de mort. Et voici donc Farrokh impliqué dans une vraie enquête policière afin de protéger John.
Cette intrigue principale évoluera parallèlement à une multitude d’autres trames scénaristiques mettant en scène les personnages du cercle du docteur et explorant différents aspects de la société indienne.
Le lecteur se retrouve confronté à des situations absurdes, burlesques, portées par des personnages haut en couleur et d’horizon divers. C’est l’occasion de rencontrer des orphelins, des membres du cirque, des prostitués, des touristes hippies ou encore les membres d’un club huppés de Bombay.
Le style
Le roman est conséquent avec plus de 700 pages, mais la multitude d’histoires, les personnages et les enjeux de l’intrigue, couplés au style d’écriture de John Irving font que le récit évite la plupart du temps les longueurs. L’histoire n’est pas linéaire et alterne entre passé et présent. Néanmoins, l’alternance entre les différentes intrigues peut compliquer l’immersion.
Les descriptions, notamment concernant l’Inde et la société indienne, sont nombreuses. Pour un néophyte, c’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce pays et certaines de ses contradictions.
L’auteur s’applique pour poser le récit, il faut attendre une centaine de pages avant que l’histoire ne démarre et que l’intrigue et les enjeux se mettent en place.
Une différence peut être avec les autres romans d’Irving, c’est que l’histoire est centrale dans cette œuvre. Le roman contient des phases d’action et le style de l’auteur évolue pour laisser plus de place a l’intrigue et moins aux développements des personnages.
L’univers
L’histoire se déroule majoritairement en Inde et tout particulièrement à Bombay. Ce roman se veut ne pas être sur l’Inde mais en Inde. Malgré tout, le lecteur en apprendra plus sur ce pays tout au long des digressions de l’auteur par exemple celle sur la culture Parsi dont le personnage principal est issu.
L’ensemble des intrigues développées dans ce récit ont un thème propre. Il y aura entre autres une partie du roman liée au monde du cirque, thème cher à John Irving, qui est porté par les personnages nains du cirque « le Nil Bleu ». Ou encore le thème de l’abandon des enfants avec la trame scénaristique des jumeaux et du fil adoptif de Farrokh.
C’est aussi l’occasion pour l’auteur d’évoquer l’immigration et les problèmes d’intégrations que cela peut provoquer. Le personnage principal étant originaire d’une communauté rejetée dans son propre pays, en revenant sur son passé, il expose les difficultés d’intégration qu’il a pu rencontrer au cours de sa vie.
Et toutes ces intrigues, jouées par une multitude de personnages dans cette grande fresque indienne, sont un prétexte pour le lecteur lui permettant d’accompagner le héros dans sa quête de la compréhension de la nature humaine.
Conclusion
Ce n’est pas un roman inoubliable, mais il est malgré tout rafraîchissant car John Irving s’éloigne de son univers habituel et prend plus de risque. Si vous aimez l’œuvre d’Irving, on ne peut donc que vous conseiller de le lire afin de découvrir un aspect diffèrent de l’auteur. Sinon l’opportunité d’en apprendre un peu plus sur l’Inde est également une bonne raison de s’attaquer à cet ouvrage.