La Voix des morts
Livre
Par Orson Scott Card
au XXe siècle
3000 ans après les événements de « La Stratégie Ender », nous retrouvons Ender qui est devenu un Porte-Parole des Morts, une personne chargée de raconter la vérité sur la vie d'un individu décédé. Ender se rend sur la planète Lusitania, où il s’apprête à enquêter sur la disparition d’ethnologues travaillant sur l’espèce indigène nouvellement découverte de la planète, les Pequeninos.
Type: Roman philosophique
Univers: Science fiction
Caractéristiques
| Globales | |
|---|---|
| Date de parution | 1986 |
| Format | Tome 2 de la saga du cycle d’Ender (6 livres) |
| Titre original | Speaker for the Dead |
| Edition présentée |
|---|
Présentation
L’histoire
L’histoire prend place trois millénaires après les évènements du premier récit sur la planète Lusitania où une nouvelle espèce intelligente est entrée en contact avec l’humanité, la première depuis les Doryphores. Ils sont appelés Pequeninos ou les Piggies. Cette race extraterrestre d’apparence porcine est intelligente, mais à un stade de développement primitif. Ils peuvent communiquer entre eux, utiliser des outils, mais sont loin d’avoir attend le niveau technologique des humains.
L’humanité, représentée par le Congrès Stellaire, impose une isolation quasi-totale à cette civilisation afin de ne pas perturber son développement. Seule une poignée de scientifiques, appelés xénologues sont autorisés à interagir avec les Piggies.
Mais un jour, les scientifiques découvrent que les Piggies ont éviscéré un xénologue puis planté un arbre dans son corps. Pour répondre à cette situation, le Congrès Stellaire mandate un Porte-Parole des Morts, un enquêteur qui a pour but de dévoiler la vérité sur la vie de personnes mortes et donc de lever le mystère sur le meurtre du scientifique. Et c’est Ender, âgé seulement de 35 ans du fait des différences temporelles du a ses longs voyages spatiaux, qui est envoyé sur Lusitania pour éclaircir ce mystère.
Ender doit apporter des éléments de réponse à une question éthique que se pose l’humanité : doit-on exterminer cette espèce de façon préventive afin d’éviter à l’humanité tout risque de destruction comme ce fut presque le cas avec les Doryphores ?
Le style
Le roman est écrit à la troisième personne et l’auteur va développer les réflexions de plusieurs personnages en plus d'Ender, ce qui permet au lecteur de voir des perspectives et points de vue différents.
Comparé au premier opus, ce livre comprend bien moins d’action et met l'accent sur le développement des personnages et leur profondeur émotionnelle. Le style invite à la réflexion, aux questionnements éthiques et théologiques. En se basant sur une enquête pour meurtre, l’auteur entretient le suspense au fil du récit tout en développant la compréhension des personnages et de leurs motivations.
Le héros aussi a évolué comparer au jeune Ender du premier livre. L’évolution du personnage est notable et cohérente avec son passé. Le personnage est attachant et garde cette intelligence caractéristique qui fit sa force lors de ses péripéties à l’école militaire.
La progression de l’intrigue ainsi que les rares phases d’actions sont moins rythmées que lors du premier tome. L’auteur propose une œuvre radicalement différente aussi bien sur le style que sur l’enjeu de l’intrigue.
L’univers
Le récit prend place dans le futur, 3000 ans après la victoire de l’humanité sur les Doryphores. Mais cette fois-ci, pas d’environnement militaire, l’humanité n’est plus en guerre et leur seul contact alien se fait avec une espèce extraterrestre primitive, inoffensive et un peu ridicule du fait de leur apparence porcine.
L’action se déroule sur la planète Lusitania qui fut colonisée par des humains de culture brésilienne. C’est un monde différent de la Terre où cohabitent de façon limitée humains et Piggies.
On est loin de l’univers guerrier de « La Stratégie Ender ». C’est ici une fiction d’ethnologie que propose l’auteur. La nouvelle forme de vie est l’élément central de cet univers. La description succincte présentée au lecteur de cette race de bipède mi-hommes, mi-cochons doués d'intelligence ne provoque pas vraiment l’excitation au premier abord. Et pourtant l’auteur va au fil du récit leur donner une profondeur particulière et les rendre étrangers aux humains, renforçant l’intérêt de l’étude de leurs comportements et de leurs coutumes.
C’est aussi l’occasion de retrouver Ender. Tout au long de l'histoire, le héros est aux prises avec la culpabilité qu'il ressent pour ses actions d’il y a plusieurs millénaires et tente de trouver un moyen de réparer le mal qu'il a causé. Le roman explore également le thème de l'identité, alors qu'Ender s'efforce d'accepter qui il est et la personne qu'il est devenu.
Un univers bien diffèrent du premier tome qui prend une tout autre route. Celle du questionnement et de la cohabitions. Le premier opus faisait la guerre, le second prône la tolérance.
Conclusion
C’est un livre surprenant. Il prendra à contrepied le lecteur qui s’attend à continuer dans la lignée du premier opus avec bataille spatiale et stratégie militaire. Mais dans « La Voix des morts », on suit des ethnologues étudiant une nouvelle espèce. Le lecteur sera entraîné dans le mystère de la mort des scientifiques sur lequel Ender va enquêter.
C’est un livre qui pousse à la réflexion et dont se dégage une poésie toute particulière dans la découverte de cette nouvelle race d’extraterrestres. Un livre déstabilisant au premier abord, mais qui une fois terminé nous fait admirer le talent de Orson Scott Card qui réussit à produire deux livres complètement diffèrents liés par un même univers.